C’est grand. C’est puissant. C’est un vrai coup de coeur.
Avec Le Chant des revenants, c’est l’Amérique toute entière qui vient à nous, la vraie. C’est le Mississipi, avec l’odeur coriace du bayou, la poussière étouffante des routes, ses fermes humides dans lesquelles le temps s’est arrêté. Le soleil frappe fort, il n’y a personne à la ronde, si ce n’est les fantômes de l’esclavagisme qui n’en finissent plus de hanter les vivants.
On traverse cette Amérique sous la forme d’un road trip, pour aller chercher en prison le père de famille, Michael, un blanc, qui finit de purger sa peine pour trafic de drogue. Le récit est rapporté par trois voix : celle de Léonie, jeune mère noire, hantée par la mort raciste de son frère, qu’elle voit à chaque fois qu’elle se drogue. Celle de Jojo, son fils de treize ans, métisse, négligé par sa mère mais vibrant d’amour pour sa petite soeur et ses grands parents. Et enfin celle de Richie, jeune garçon noir mort des années plus tôt dans ce même pénitencier.
Ce roman prend aux tripes, il vibre, il pulse, il circule dans les veines. Tout au long du récit, le sang rouge et chaud ruisselle et se mêle à la terre, c’est le sang des animaux que l’on égorge, le sang des enfants noirs que l’on tue. C’est aussi le sang des vivants, qui s’aiment trop fort, ou qui s’aiment trop mal.
Jesmyn Ward m’a hypnotisée par sa sensorialité brutale, et ne m’a relachée qu’une fois le livre refermé. C’est tellement fort qu’on n’a plus envie de la quitter.
Je l’avais vu passer sans m’y attarder mais j’ai très envie de le lire maintenant !
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Oui ! Ce livre va illuminer tes soirées ❤️
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